Par Ariste : Un homme-enfant rêve de remplacer le plus fort alors que
Face à un cosmos silencieux, un homme autodidacte et rationnel se taira de même par précaution en découvrant son enfermement dans un écosystème aux ressources limitées qui le rend à la fois potentiellement dangereux pour lui-même et pour toute vie extraterrestre. Ne pouvant malgré tout exclure sa solitude, il voudra assurer un progrès transcendantal d'une vie cosmique aussi précieuse en préparant son évasion interstellaire pour une existence durable sinon éternelle. Il s'engagera également à préparer furtivement des primates à l'entretien d'un feu cosmique local après son départ, en vue de former une autre espèce appelée à s'évader à son tour tout aussi furtivement un jour.
Si Dieu n'existe pas encore, une Transcendance d'une égale ambition de grandeur se préparera ainsi furtivement à naître et à renaître éternellement. Une file indienne de générations transcendantales séparées de millions d'années réaliserait alors en apartheid cosmique une ascension gigogne vers un sommet de perfection situé à l'infini : une ascendance irrattrapable et demeurant incertaine en amont, mais une descendance appelée à devenir bien réelle en aval avec un homme anobli prêt à accueillir des éclaireurs de sa propre Transcendance à une table de communion !
C'est la responsabilité cosmique envers la vie d'un homme plus avancé ou non. Des visiteurs extraterrestres ayant fait ce choix naturel verront sinon en lui un ennemi prêt à éteindre toute flamme de vie universelle, comme il le fait déjà planétairement. Chercher de front à le convaincre de cette responsabilité cosmique les conduirait à une colonisation apocalyptique de l'univers et à une extinction à terme de toute vie ! Ils se garderont donc sagement de contacter "ce mauvais gardien terrestre du feu cosmique" pour attendre furtivement sa transcendance volontaire ou sa mort. Avant de s'adresser aux extraterrestres, l'homme devra seul et en toute liberté acquérir cette conscience cosmique de respect de la vie : Qui n'entretient pas le feu cosmique n'est pas fréquentable !
Depuis Pascal, l’homme n’a retenu du silence cosmique qu’un écho effrayant lui annonçant son enfermement planétaire fatal à terme (surpopulation, épuisement du patrimoine et de l'écosystème) et un pareil enfermement de tout semblable cosmique éventuel annoncé par l'absence de colonisateurs interstellaires. Un autre écho plus vraisemblable lui dit pourtant que seuls des colonisateurs malveillants viendraient sans préparation préalable le perturber bruyamment dans son évolution, et que le silence cosmique observé est au contraire propice à l'existence d'observateurs bienveillants.
Contrairement à l'interprétation traditionnelle du Paradoxe de Fermi, le silence cosmique n'annonce heureusement en effet que l'absence de malveillance coloniale venant du ciel. Quant à d'éventuels bienveillants, ils s'abstiendraient de toute façon sagement de se dévoiler à un homme moins avancé avant d'avoir été vraiment invités comme il convient, afin de lui laisser jusqu'au bout toute sa liberté de choisir le moment venu de la rencontre : une attitude de respect aujourd’hui découverte par l'expérience acquise et déjà observée en éthologie par la discrétion des chercheurs auprès de la faune sauvage. Une attitude de discrétion et d'accueil qu’un homme bienveillant aurait aussi dû observer au lieu d’une colonisation planétaire imposée par une force brutale conduisant toujours à l'extermination et à la décadence des moins avancés technologiquement.
Cet autre écho du silence cosmique est plus réjouissant !
Des générations de barbares interstellaires comme ceux de la colonisation terrestre ne survivraient pas longtemps à leurs affrontements tout en faisant en permanence du bruit et en laissant des traces renouvelées de leurs dégâts. Seule une sagesse discrète aurait en effet donné à des visiteurs une durée de vie assez longue hors de portée des prédateurs pour entreprendre de tels voyages interstellaires. Des visiteurs en avance de milliers ou de millions d’années ne nous donneraient par bienveillance aucun signe de leur existence, et il est donc vain de vouloir les détecter : leur science de la furtivité aurait une avance irrattrapable ! Ils ne se laisseraient donc découvrir que s’ils étaient séduits par notre comportement, ce qui n’est apparemment pas le cas jusqu’ici ! Ce constat devrait être établi par la science elle-même. Pourquoi l’ignorer en s’obstinant toujours à considérer l’homme comme le nombril de l’univers ? Pourquoi sinon pour maintenir planétairement un culte oligarchique de la force ?
S’attendre comme SETI et d’autres chapelles à des visites ou à des contacts extraterrestres sans rien changer dans notre façon de vivre est en effet aussi improbable que d'attendre l’arrivée d’une colonne de manchots en plein Sahara ! Des voyageurs voudraient avant tout contact discrètement susciter une démonstration concrète de notre capacité d’accueil dans la paix, ce que nous ne sommes jusqu'ici pas prêts à leur donner malgré tous nos discours et nos invitations, comme le leur rappellent en permanence notre surarmement devenu aujourd'hui spatial et toutes les autres manifestations modernes de notre agressivité… Nous sommes partis pour détruire la vie terrestre. Nous sommes potentiellement dangereux pour toute forme de vie cosmique, et comme les mauvaises herbes, aucune civilisation de voyageurs ne nous permettra de sortir de notre enfermement planétaire pour venir sournoisement la mettre en danger. Les métastases du cancer cosmique que nous nous préparons à propager dans la galaxie resteront donc planétairement confinées. Nous ne devrions pas tabler sur la stupidité d'êtres capables de tels voyages à se laisser abuser par les premiers prédateurs venus. Et un homme raisonnable exigerait lui-même un pareil anoblissement de ceux qui seraient appelés à le contacter.
Nous n’avons que le choix d'un pari cosmique de séduction pour accéder à notre souhait de vie durable : toute initiative de contact reviendra alors tout naturellement à des voyageurs plus avancés. Ils nous empêcheront pareillement de communiquer avec d’autres extraterrestres moins avancés pour les préserver d’une prédation qui nous conduira nous-mêmes à notre autodestruction, sans aucune intervention directe si nous sommes assez fous pour aller ainsi jusqu'au suicide de l'espèce toute entière.
L'homme assumera toutes les conséquences désastreuses jusqu'ici ignorées d'une expérience coloniale de prédation terrestre : il apprendra en toute liberté à protéger la vie universelle en prenant cette fois conscience du Bien et du Mal, sans intervention extraterrestre de ce type.
L'espèce se condamne sinon collectivement à un suicide cosmique rituel (hara-kiri : 切腹 ).
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