Par Ariste : (Un homme-enfant rêve de remplacer le plus fort alors que
Dans "sa course de lièvre devant une tortue de mort" qui le rattrapera toujours, l'individu raisonnable se laissera sereinement dépasser sans ajouter encore de la peine à sa peine. Mais une espèce intelligente et consciente devrait-elle se laisser dépasser par une mort entropique annoncée si celle-ci se révèle finalement évitable, sans contredire les faits connus (la science, le silence cosmique, l'absence apparente de voyageurs...) ?
Un choix cosmique qui s'impose d'urgence à l'homme s'énonce ainsi : Supposons qu'une seule civilisation avancée (telle que la nôtre parmi des millions d'autres ?) se soit réfugiée en apartheid cosmique pour faire un choix éthique d'autotranscendance, c'est-à-dire d'une optimisation de la vie locale* et à terme universelle sous toutes ses formes. Silencieuse et invisible pour les moins avancées de la Galaxie, elle se contentera donc d'intervenir furtivement et en toute bienveillance dans leur évolution dès son accès à l'exploration et au voyage interstellaire. Les éventuelles civilisations plus avancées du voisinage interstellaire déjà devenues nomades auraient alors toutes fait le même choix en raison de leur silence. Pour compenser la malveillance visible de l'homme envers la vie * et empêcher son évasion interstellaire potentiellement néfaste, la bienveillance des nomades les amènera à des interventions humainement perçues comme naturelles* (climatiques, telluriques, sismiques, sanitaires, génétiques, cosmiques, économiques, sociales...). De plus en plus accentuées et diverses, leurs réactions face au comportement de l'espèce humaine iraient alors jusqu'à l'Apocalypse terrestre. "Œil pour œil, dent pour dent" : l'homme prendra ainsi conscience ou sera à terme exterminé !
Cette seule hypothèse d'un choix possible d'autotranscendance extraterrestre confirmé par le silence et l'absence de traces de malveillance cosmique devrait donc raisonnablement conduire l'homme à faire le même choix sans plus attendre. Il n'a d'ailleurs pas d'autre choix si une seule civilisation l'a déjà fait, sur des millions ou des milliards sans doute depuis le Bigbang, ou sur un nombre infini s'il y a une infinité d'univers !
Un homme qui intervient déjà lui-même furtivement de cette façon sinon dans cette optique envers ses semblables moins avancés écartera-t-il cette Apocalypse en interdisant ce choix d'éthique cosmique aux extraterrestres, militairement ou par des "bavardages" de type NASA/SETI ou CNES/GEPAN ?
Un choix cosmique clair et rationnel
Le problème posé à l'homme s'apparente au paradoxe de Newcomb repris et adapté ici. Mais pas besoin dans ce cas de devin omniscient puisqu'il suffit seulement de s'en tenir aux faits : âge et population de l'univers en planètes potentiellement habitables, données scientifiques acquises...
Dans ce paradoxe, deux boîtes A et B sont donc présentées à l'homme qui a le choix entre prendre le contenu de la boîte A seulement, ou prendre le contenu des boîtes A et B. Au préalable, les boîtes sont ainsi remplies :
- la boîte B qui est transparente ne contient visiblement rien de nouveau, sinon l'attirail traditionnel pour la poursuite d'une vie terrestre prédatrice, selon des prévisions scientifiques actuellement pour le moins pessimistes;
Boîte A
Boîte B
- la boîte A quant à elle opaque contient la bienveillance cosmique exigeante et discrète d'une vie plus avancée de quelques milliers ou millions d'années seulement ou moins, mais encore assez proche de l'homme pour une ascension commune vers la perfection : une transcendance symbolisée ici par le chat vivant de Schrödinger. Mais "le chat bienveillant" sera mort pour un prédateur qui prend les deux boîtes, la transcendance s'étant métamorphosée en malveillance envers la vie locale. Pour respecter jusqu'au bout la liberté de l'homme, elle choisira en effet de faire le même choix que lui : s'il choisit comme le bon paysan d'aider une transcendance bienveillante qui ne peut s'exprimer que naturellement, elle l'aidera de même à protéger la vie. Mais s'il veut laisser son champ libre aux prédateurs de la vie locale, elle se joindra à ces derniers dans une force diabolique ainsi décuplée et l'homme ne récoltera en conséquence que la mort.
L'homme garde après le jeu le contenu des boîtes qu'il a ouvertes. Il ne pourra avoir "le beurre et l'argent du beurre" : la bienveillance cosmique et une poursuite de la vie actuelle basée sur la prédation. Un homme qui n'agit déjà pas de la sorte avec ses semblables moins avancés s'attend pourtant naïvement à ce que des voyageurs infiniment plus avancés viennent négocier ou s'affronter à lui à armes égales : si la vie avancée est répandue dans l'univers comme des scientifiques le pensent, son pari actuel est stupide.
Tout voyageur interstellaire bienveillant s'affrontera ainsi furtivement à un homme qui se croit le plus fort tant qu'il n'aura pas pris conscience de la nécessité de l'aider à protéger la vie en communion.
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